Pourquoi faire de la musique ancienne avec un accordéon?
La recherche philologique moderne appliquée au répertoire ancien au cours des dernières décennies a élargi ses horizons et, après avoir dépassé les liens qui la contraignaient à l’emploi rigoureux d’instruments (ou de copies d’instruments) d’époque, a focalisé son attention sur le langage, en admettant également des exécutions, bien que fidèles et rigoureuses, des morceaux anciens sur des instruments modernes.
L’accordéon n’est certainement pas un instrument baroque. Il commence à se définir vers la fin du XIXe siècle et, après une longue série d’innovations technologiques, il fait son entrée dans le domaine des instruments “classiques” au cours de la deuxième moitié du XXe.
Il possède toutefois deux caractéristiques particulièrement crédibles dans la re-proposition du répertoire ancien: il peut être situé sur la ligne des orgues portables et il possède des facultés de brillance et de clarté du son qui rende son timbre proche des sonorités du clavecin et des instruments semblables.
J’aime le définir une "synthèse" des claviers baroques et, comme telle, je pense qu’il s’agit d’un moyen tout à fait adapté et, parfois même paradoxalement “idéal”, à l’exécution d’une grande partie du répertoire pour soliste et de chambre pour claviers des XVIIe et XVIIIe siècles.
L’instrument que j’emploie se rapproche d’autant plus de la sonorité des instruments "baroques" qu’il est, pour le moment, le seul accordéon avec La=415hz accordé selon le système Vallotti.
de Giorgio Dellarole